Brice ParentEn 2022, au Théâtre de l’École alsacienne et à Avignon, ATEA Sup représentait la sublime tragédie de Wajdi Mouawad, Incendies. Deux ans plus tard, une jeune troupe composée notamment d’anciens élèves de l’ATEA, reprennent le spectacle, toujours sous la direction d’Alexis Roque et Lucas Hérault. Venez découvrir leur travail, en avant-première, le samedi 30 mars 2024 à 20h00 au Théâtre de l’École alsacienne.
La compagnie – Maintenant que nous sommes ensemble
Forts de leur expérience vécue au sein des différents ateliers de l’ATEA du collège à l’ATEA Sup, quelques comédiens et comédiennes ont décidé de prolonger l’aventure collective et théâtrale que défend l’ATEA. Accompagnés des metteurs en scène Lucas Hérault et Alexis Roque, professeurs à l’ATEA, ils ont créé la compagnie Maintenant que nous sommes ensemble, proposant un prolongement professionnalisant à la formation ATEA.
Depuis janvier, la nouvelle troupe répète à l’École alsacienne afin de préparer leur premier spectacle : une re-création de Incendies de Wajdi Mouawad, créé une première fois au sein de l’ATEA Sup en 2022.
Ils joueront ce spectacle au théâtre de l’École alsacienne le samedi 30 mars à 20h. Également sélectionnés au festival de théâtre étudiant de Sciences Po, Écarts, ils présenteront Incendies le jeudi 18 avril 2024 au Lavoir Moderne parisien à 18h.
La pièce – Incendies
À la mort de leur mère, Nawal, les jumeaux Simon et Jeanne sont invité·es à découvrir une part cachée de leur histoire. Simon est chargé de retrouver leur frère dont ils ignoraient l’existence et Jeanne doit retrouver leur père, qu’ils croyaient mort.
Cette quête des origines les conduira de Québec jusqu’au pays de leur mère où Jeanne et Simon suivent le chemin d’un passé secret et douloureux découvert au fil de leurs rencontres.
Pourquoi leur mère s’est-elle murée dans le silence ses dernières années d’existence ? Quelle fut son histoire avant de rejoindre le Canada ? Que sont devenus leur père et leur frère ? Dans un récit aux multiples temporalités, les réponses aux questions se révèlent aux personnages et aux spectateur·ices au fil de la pièce, jusqu’au cœur de la vérité, acmée de la tragédie.
Incendies, chef d’œuvre de Wajdi Mouawad, transporte le mythe antique au cœur de notre monde contemporain.
Le texte de la pièce est publié aux Éditions Actes Sud.
La mise en scène
Le plateau : sept chaises, un portant et un tableau à craie. Pas de coulisses. Les comédiens se préparent à la vue des spectateurs. Au sol, un cercle rouge est soigneusement tracé, délimitant un espace de jeu circulaire au milieu de cette machine théâtrale ouverte. Au cœur de ce cercle dépouillé, les scènes s’enchaînent.
« Je peux prendre n’importe quel espace vide et l’appeler une scène. Quelqu’un traverse cet espace vide pendant que quelqu’un d’autre l’observe, et c’est suffisant pour que l’acte théâtral soit amorcé. » – Peter Brook, L’Espace vide
C’est en investissant cet espace circulaire par la seule nécessité du jeu que les huit comédiens tissent et rompent les fils dramatiques d’Incendies. Telles des Parques antiques, les comédiens sont maîtres du jeu, tour à tour acteurs puis spectateurs de cette tragédie où les lieux et les temporalités se croisent où le passé et le présent se rencontrent, permettant à l’histoire de s’écouler, aux personnages d’avancer et au tragique d’advenir lentement.
Le théâtre est ramené à son essentiel : le jeu, au service d’un texte qui puise sa force poétique dans la tradition antique pour exposer une tragédie contemporaine. La violence du mythe d’Œdipe sous-tend la narration : les horreurs de la guerre et les contradictions des personnages sont données à voir aux spectateurs et acquièrent ainsi une force contemporaine et universelle.
L’auteur – Wajdi Mouawad
Au cours de sa fructueuse carrière, Wajdi Mouawad s’est imposé à travers le monde par la vigueur de sa parole et la singulière netteté de son esthétique théâtrale.
À travers plus d’un vingtaine de pièces de théâtre, plusieurs adaptations de romans au théâtre (Voyage au Bout de la Nuit d’après Céline, Don Quichotte d’après Cervantès), ses nombreuses mises en scènes et ses romans, Wajdi Mouawad défend l’idée que « l’art est un témoignage de l’existence humaine à travers le prisme de la beauté ».
Ses œuvres sont traduites dans plus de vingt langues et ont été présentées à travers le monde, notamment en Angleterre, en Allemagne, en Italie, en Espagne, au Japon, au Mexique, en Australie et aux États-Unis.
En avril 2016, il est nommé directeur de La Colline, théâtre national français.
L’équipe
Mise en scène : Alexis Roque et Lucas Hérault
Scénographie : Lou Hacquet-Delepine
Régisseur : Hippolyte Chénot
Lumières : Justine Robin et Gabriel Peyrache
Costumes : Isabelle Camus et Sarah Parent
Musique : Rose Vergez et Eulalie Uguen
Les interprètes
Clara Audoli : Nazira, le médecin, le guide, le photographe
Elio Gaudé : Wahab, le concierge, Chamseddine
Eulalie Uguen : Nawal
Lou Delpech : Hermile Lebel, Jihane, le milicien
Marie Lanneau : Jeanne
Matteo Riou : Simon
Max Guérin : Ralph, Antoine, Abdessamad, Nihad
Natasha Kingston : Sawda, Elhame, Malak
Portraits : Hippolyte Chénot
L’affiche
Lou Hacquet-Delepine
