ATEA - Atelier théâtre de l’École alsacienne
Illustrazioni da Le fiabe di Carlo Gozzi, volume I, Bologna, Nicola Zanichelli, 1884

L’ATEA – Atelier théâtre de l’École alsacienne a représenté deux pièces de Carlo Gozzi :

Carlo Gozzi (1720-1806)

Formidable dramaturge italien, concurrent de Carlo Goldoni, dont les œuvres théâtrales utilisent les personnages traditionnels de la commedia dell’arte en les faisant évoluer dans l’univers féérique du conte.

Les pièces de Carlo Gozzi

Carlo Gozzi réunit ses pièces sous la dénomination Fables théâtrales :

  • 1761 L’Amour des trois oranges
  • 1761 Le Corbeau
  • 1762 Le Roi cerf
  • 1762 Turandot
  • Les Mendiants fortunés
  • La Femme serpent
  • La Zobéïde
  • 1765 L’Oiselet vert
  • Le Monstre bleu
  • Zeïm roi des génies

Présentation de l’œuvre de Carlo Goldoni par Alphonse Royer (1865)

Né en 1720 dans la sérénissime République de Venise, Carlo Gozzi a écrit pour les théâtres de sa ville dix pièces qu’il intitula Fables théâtrales. Ce genre, qui lui appartient en propre, et dont les sujets sont pour la plupart tirés de contes arabes ou persans, a établi son succès et sa réputation. La troupe de Sacchi, pour laquelle Gozzi écrivit tout son répertoire, était une remarquable troupe, dans laquelle le directeur remplissait avec un éclat sans pareil les rôles de Truffaldino. Ses camarades, ses collaborateurs si l’on veut, avaient non moins que lui la faveur du peuple de Venise, dont ils parlaient le dialecte coloré avec tout l’esprit que la verve du moment pouvait leur fournir. Ces masques variaient à l’infini leurs personnages, tout en conservant la qualité ou le vice fondamental de leur caractère traditionnel. Tartaglia bégayait dans tous ses rôles, qu’il représentât le ministre perfide du Roi Déramo dans Il Re cervo, ou le grand-chancelier de l’Empereur de la Chine dans la fable théâtrale tragi-comique intitulée Turandot. Pantalon était toujours le bon vieux Vénitien de la place Saint-Marc. Brighella était un coquin mielleux, fanfaron et braillard, et Truffaldino un fourbe éhonté. 

La jeunesse de notre poète se passa en voyages. A l’âge de seize ans, il partit de Venise pour alléger les charges de sa famille obérée par de folles dépenses et de ruineux procès. Carlo revint bientôt à Venise, dégoûté de l’état militaire et quelque peu endetté lui-même. Il trouva les affaires de la maison en plus mauvais état qu’à son départ, et il en prit la direction pour les rétablir sur un meilleur pied. Son animosité déclarée contre la comédie larmoyante patronée par Goldoni et par l’abbé Chiari, le poussa comme malgré lui dans la voie militante de la satire personnelle. L’abbé et Goldoni attaquèrent alors leur adversaire sur le théâtre, dans les prologues de leurs comédies. C’est à ce moment et comme à point nommé que vint débarquer à Venise une troupe de comédiens excellents, la troupe de Sacchi, que le succès de la comédie larmoyante et l’abandon de ses poètes passés aux scènes rivales, avaient obligée, quatre ans auparavant, à plier bagage et à chercher fortune en Portugal. Carlo Gozzi, qui sentait déborder en lui le démon aristophanesque et la haine des poètes larmoyants, courut chez Sacchi et lui proposa une fable allégorique sur la querelle littéraire à l’ordre du jour, comédie de l’art s’il en fut, où chaque scène en ossature était confiée à l’improvisation des valeureux Masques. 

Le théâtre de San-Samuel fut loué, les acteurs mis à l’œuvre et en quelques jours cette pièce fut réglée, habillée et affichée. Elle était intitulée L’Amour des trois oranges. Gozzi ne voulut cette fois que tâter le goût du public sur la possibilité du genre fiabesque qu’il méditait. La pièce fut jouée le 25 janvier 1761. Les artisans des deux poètes bernés firent tous leurs efforts pour qu’elle tombât, mais le public la soutint avec ardeur jusqu’au bout. Outre le plaisir que dut lui procurer l’éclatant succès de sa pièce et la vengeance qu’il tirait de ses ennemis, Gozzi venait de découvrir dans le merveilleux une source d’intérêt qui lui fit concevoir toute une série de compositions nouvelles. Le genre fiabesque devait captiver pour un long temps les suffrages enthousiastes de cette foule amie des choses étranges et enchantée de revoir ses Masques chéris, revenus de Portugal plus vifs et plus pétulants que jamais. 

La seconde pièce de Gozzi, composée dans ce système et jouée à San-Samuel par la troupe Sacchi, le 24 octobre 1761, est intitulée le Corbeau (Il Corvo). Le public pleura et rit outre mesure à cette fable qui eut une longue série de représentations, et dont le succès engagea l’auteur à continuer son œuvre. Le Roi-Cerf suivit de près Le Corbeau ; il fut joué à San-Samuel, le 5 janvier 1762, et alla aux étoiles, comme les deux fables précédentes. Pendant ce temps, l’abbé Chiari attaquait corps à corps le public dans ses feuilles et le traitait d’ignorant et de corrompu. La belle époque de la vie de Gozzi fut celle où il imagina ses comédies fiabesques. Il était jeune, il enrichissait les comédiens, on le bourrait de compliments, et, quoiqu’il fût peu entreprenant auprès des femmes, il se voyait comblé de prévenances et de cajoleries. 

Le jour de la première représentation du Roi des Génies, c’est-à-dire le 27 novembre 1765, il se passa un étrange phénomène dans la cervelle du pauvre Gozzi, et, dès lors, sa perplexité fut grande. Comme Hoffmann, il crut au monde occulte qu’il avait évoqué ; il se figura que les êtres surnaturels, mécontents de ses récidives poétiques dans leur domaine, avaient juré de le persécuter. Il raconte gravement que, pendant qu’on jouait la première scène de sa pièce de Zéïm, la malice de ces puissances souterraines fit tomber sur la belle culotte de soie toute neuve qu’il portait la tasse de café qu’il allait prendre. En entrant dans le foyer des acteurs, il se laissa choir sur une marche, se fit une bosse au genou, déchira sa belle culotte, et une voix dans l’ombre lui murmura à l’oreille : « Voilà ce que c’est que de s’attaquer au Roi des Génies. » 

C’est aussi aux influences occultes du monde des esprits que Gozzi attribue les scandales soulevés dans Venise par la représentation de l’une de ses dernières pièces, imitée de Tirso de Molina, et intitulée Les Drogues de l’Amour. Un duel manqua de s’ensuivre. La compagnie devint dès ce moment un enfer, et Gozzi s’éloigna lui-même, imitant l’exemple des meilleurs acteurs de ce théâtre en désarroi. Dégoûté de la scène, il rentra définitivement dans la vie privée et ne s’occupa plus que de ses affaires et de sa santé. Il mourut paisiblement à la campagne, vers 1806, âgé de près de quatre-vingt-six ans, après avoir assisté au grand naufrage de la sérénissime République et à son inféodation à la monarchie autrichienne. 

Extraits de l’introduction d’Alphonse Royer au Théâtre fiabesque de Carlo Gozzi, Paris, Lévy, 1865.

L’Oiseau vert

L’Oiseau vert
Les lycéens de l’Atelier théâtre de l’Ecole alsacienne ont représenté L'Oiseau vert de Carlo Gozzi du mardi 13 au samedi 17 mai 2008 à 20h30 au Théâtre de l’Ecole alsacienne (une avant-première sur invitations a été donnée le lundi 12 mai). Les Photos https://www.flickr.com/photos/atea/sets/72157605502261413/ https://www.flickr.com/photos/atea/sets/72157605594153346/ https://www.flickr.com/photos/atea/sets/72157613908188360/ https://www.flickr.com/photos/atea/sets/72157608233338799/ https://www.flickr.com/photos/atea/sets/72157605605409079/ Livre d'or merci et bravo à tous...belle et longue vie à l'atelier...

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Le Roi cerf

Le Roi cerf
En 2003, les lycéens de l’ATEA ont représenté Le Roi cerf, une comédie en trois actes, publiée en 1762 par Carlo Gozzi. Les représentations se sont déroulées du 22 au 26 avril 2003 (6 représentations dont une en matinée le 26 avril). La pièce Résumé du Roi Cerf de Carlo Gozzi Tel le sultan des...

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